Essai - 11 x 18 - 204p
Dans la première moitié du XIXe siècle, alors que la plupart des pays du Nouveau Monde renoncent à l’esclavage et que l’Angleterre l’abolit à son tour, la France ne semble pas pressée de mettre fin à une pratique profondément ancrée dans les colonies, mais qui paraît bien abstraite vue de Paris. Après avoir été le témoin attentif de la démocratie en Amérique, Tocqueville devient député, rapporteur parlementaire sur les questions de l’esclavage et des colonies. Les textes rassemblés ici permettent d’éclairer un aspect méconnu de sa pensée : ils relèvent davantage du réalisme politique que du libéralisme qu’il est d’usage de prêter à leur auteur, où l’on verra également que l’abolitionnisme français est varié, qu’il est loin d’être toujours guidé par une pure philanthropie et que ses ardents défenseurs s’intéressent beaucoup plus aux idées qu’aux hommes – surtout quand ceux-ci ne sont pas européens.
Les textes de cette édition sont mis en perspective par Seloua Luste boulbina, agrégée de philosophie et docteur en sciences politiques, responsable de séminaire au Collège international de philosophie et à l’institut d’études politiques de Paris et qui a déjà coordonnée la publication des textes de Tocqueville sur l’Algérie (Garnier Flammarion, 2003).