Essai - 145 x 230
Ce recueil de textes du chercheur anglais Hugh Roberts, au contenu riche et éclectique, en passionnera plus d’un : les chercheurs comme les non-initiés, les experts comme les profanes.En effet, il réunit quelques-unes de ses interventions majeures (articles et entretiens) sur le champ politique algérien et la Kabylie plus particulièrement, dont il connaît intimement la spécificité – pour y avoir vécu, enseigné, et mené des enquêtes sur le terrain.
Constatant l’absence d’une réflexion approfondie sur les traditions politiques de l’Algérie et la rareté des tentatives sérieuses de prendre en compte ces traditions dans les lectures et les analyses de sa vie politique depuis l’indépendance, il privilégie pour sa part la profondeur de champ historique, sociologique et anthropologique. Il revient par exemple sur le « Printemps noir » de 2001, en Kabylie, en en décortiquant les mécanismes à la lumière de ses connaissances anthropologiques (analyse de la jema‘a et des ‘arouch par exemple) mais réfléchit aussi, plus globalement, sur l’opacité du système politique algérien et l’impasse dans lequel l’État semble se trouver aujourd’hui.
Ses analyses, parfois ardues, sont pourtant lumineuses et d’une exigence remarquablement stimulante. Le lecteur découvre ici la pensée rigoureuse et engagée d’un intellectuel britannique animé par ce «sentiment de solidarité agissante» qu’il partageait avec son ami Mahmoud Bennoune, auquel il rend d’ailleurs un très bel hommage.
Un livre indispensable pour comprendre l’Algérie contemporaine.