Essai - 240p
L'Algérie, après sa politique de la clémence (1995) et sa concorde civile (1999), a mis en oeuvre, à la suite d'un référendum (2005), les mesures de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale; politique ultime, à ce jour, pour solder les comptes d'une décennie meurtrière. Au Maroc, un comité d'arbitrage (1999), puis l'Instance Equité et Réconciliation (2004), ont été mis en place pour tourner la page de la période de la période des "années de plomb" (période du règne de Hassan II) pendant laquelle ont été commis des crimes d'Etat (torture, emprisonnements, assassinats). Enfin, au Soudan, des négociations de paix se sont déroulées en 1989 et se déroulent encore depuis 2005 pour mettre un terme au conflit violent qui secoue le Darfour et le Nord-Kordofan.
Au centre de ces mécanismes de réconciliation et pacification, se trouve une pratique : la compensation (monétaire) pour les crimes perpétrés. Quelles significations celle-ci peut-elle avoir lorsqu'elle vise à réparer des crimes ? Comment peut-elle être mise en oeuvre et acceptée par les victimes elles-mêmes et la société ?
D'une brûlante actualité, cet essai rigoureux et référencé, qui vise à éclairer les significations de la compensation comme acte de réparation, mais aussi les raisons actuelles de son incomplétude, a le mérite de placer la souffrance humaine au coeur des problématiques exposées, faisant de sa lecture un grand moment de réflexion et d'émotion.