René Gallissot avait 20 ans en 1954. Il appartient donc à la génération intellectuelle et politique dite de la guerre d’Algérie. Depuis, sa réflexion s’est concentrée sur l’histoire du Maghreb et du mouvement ouvrier international. À l’indépendance, il a été enseignant tour à tour à la Faculté des lettres, à l’Institut d’Études politiques et à l’École Nationale d’Administration d’Alger. Il est aujourd’hui professeur émérite à l’université Paris VIII et dirige la série Maghreb du Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier.
Les éditions barzakh font paraître simultanément, Algérie : engagements sociaux et questions coloniales (sous la direction de René Gallissot) qui constitue l’assise du présent ouvrage en présentant la biographie de près de 500 militants qui ont marqué l’Algérie de 1830 à 1962.
Les Français redécouvrent le sort qui fut réservé aux indigènes de leur ancien empire colonial. L’indignation rétrospective ne suffit pas à comprendre les raisons pour lesquelles des hommes te des femmes ont pu être ravalés, pendant des décennies, au rang de sous-citoyens par une République qui se proclamait patrie des droits de l’homme.
Appartenant à la série Maghreb du Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier, cet ouvrage présente les figures politiques, syndicales, intellectuelles qui ont marqué l’Algérie au milieu du XIXe siècle jusqu’à 1962 : de grands témoins politiques, des dockers, des traminots, des enseignants, de rares femmes…
Fruit de vingt ans de recherches, ce dictionnaire biographique ouvre un champs d’études original car l’Algérie, comme tout le Maghreb, est le lieu d’interférence de trois types de militants : les Européens d’Afrique du Nord en majorité français qui introduisent le syndicalisme et le socialisme sans toujours remettre en question le régime colonial ; les nationaux qui deviennent majoritaires et s’engagent progressivement dans la lutte pour l’indépendance ; les émigrés qui travaillant en métropole, sont au croisement de ces deux inspirations.