"Je cherche le cri" annonce d'emblée la voix. Une voix qui se confie, enfle, s'enroule en spirales. Hypnotique, elle dit "je", parle d'Alger, sa pasion, entre amour et haine.
Le narrateur, se dévoilant au fil des pages, raconte sa ville, qu'il fuit parfois pour Tunis, mais regagne toujours. Arpenteur infatigable, il emprunte chaque rue, scrute les maisons, épouse le sol avec ses runnings, explore sa terre et ses paysages - ceux du dehors et du dedans. Ce texte introspectif, par ailleurs gorgé de sensualité, bat au rythme de l'intime et des pulsations du monde. Entre ses lignes, s'immiscent des photographies, formant ainsi un album personnel et insolite.
Alger, le cri est le récit d'une quête : quête de soi, quête des origines. Car au gré de cette confidence, le lecteur assiste à la métamorphose du "je", à sa lente mue. Aux tourments du "moi", répondent en écho ceux d'une ville, d'un pays, et au-delà, d'une région entière.
Un texte qui interpelle, sensible et déroutant.
Huit ans après sa parution, Alger, le cri fait aujourd'hui l'objet d'une réédition augmentée d'un épilogue écrit en mai 2021.